Rando sur les terrils du 11-19. Loos en Gohelle le 28 Avril 2019

Ce dimanche 28 avril, les 12 participants étaient au rendez-vous à 14h00, à l’église St Martin d’Esquermes. Les arbres environnants tous en fleurs mais, le moral des randonneurs étaient « un peu dans les chaussettes » en raison des conditions atmosphériques particulières. Objectif de la journée : la découverte de la base 11/19 de Loos-en-Gohelle, les Terrils Jumeaux. Ces deux chiffres font référence aux anciens puits de mines. Le chiffre 11 pour le chevalement métallique des années 1920 et le chiffre 19 pour la tour de concentration en béton des années 1960.

Une ville de campagne
Loos-en-Gohelle fait partie de la CommunAupole de Lens-Liévin, de l’arrondissement de Lens, de la 13e circonscription électorale du Pas-de-Calais. Au cœur de la Gohelle, plaine qui s’étend au pied des collines de l’Artois, Loos-en-Gohelle combine les atouts d’une ville et de la campagne. Ville de 7 080 habitants, la commune jouxte les villes de Lens et Liévin tout en étant proche de Béthune (15 km), Arras (20 km), Lille (35 km). Le vaste territoire de Loos-en-Gohelle couvre une superficie de 1270 hectares, dont plus de 800 classés en zone naturelle et à vocation agricole.Les friches minières, maintenant réhabilitées, occupent une surface importante.

Arrivés sur le parking de la mairie alors que la météo s’annonce plus clémente, le groupe ragaillardi se met en route en longeant un premier rond-point fraîchement décoré de pots céramiques plantées de bulbes et l’exposition d’une moissonneuse-batteuse rappelant que la commune tout en ayant été minière, demeure pour les 70% de son territoire une commune agricole : L’agriculture, avec une vingtaine d’exploitations, et le secteur agro-alimentaire tiennent toujours une place importante dans l’économie locale. La Station Régionale de Protection des Végétaux s’est d’ailleurs installée dans la commune en 1985 :le FREDON (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles).

Les randonneurs suivent la feuille de route et quittent Roger Salengro au niveau d’une villa flamande aux murs végétalisés et empruntent la trame verte menant au Collège René CASSIN. La surprise est grande de se retrouver à la campagne en étant si proche du centre de la ville.

Lieu de mémoire d’un passé douloureux
Les randonneurs atteignent le
site du Mémorial et commencent une montée douce le long d’une promenade courbe.
Plus de 1 800 feuilles d’érables canadiens sont incrustées dans la surface de la promenade, chacune représentant un soldat canadien qui a donné sa vie pour la victoire à la cote 70.
En continuant le long de la promenade le visiteur pénètre dans l’amphithéâtre Général Sir Arthur CURRIE, le commandant des troupes canadiennes en présence . Situé juste au bas de l’obélisque, l’amphithéâtre est un point central de rassemblement pour les groupes d’interprétation qui visitent le site. S’élevant à quelques 70 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’obélisque surplombe le site. La pointe de l’obélisque est revêtue d’un matériau réfléchissant afin que le monument puisse être visible à de nombreux km dans la plaine de Douai. L’épée du sacrifice est montée sur l’obélisque et les mots : « Cote 70, 15 au 25 août 1917 » y sont inscrits. La halle d’accueil du monument rappelle plus modestement, celle du Vieux-Port de Marseille de Norman Foster et reflète l’excellent travail des architectes de l’Atelier CASTRO-DENISSOF & Associés
qui ont aménagé le site pour le centième anniversaire.

Une porte sur le Développement Durable…
Nos randonneurs longent un nouveau lotissement sur une petite route de campagne et prennent la direction de la Base 11/19  par un pont enjambant la rocade minière et pénètrent dans une nouvelle trame verte. De nombreux panneaux de balisage et d’indications sur la biodiversité mais aussi d’explications sur la nouvelle direction prise par les entreprises locales: aujourd’hui la Base 11/19 connaît une reconversion autour du développement durable et de la culture avec la Scène Nationale, Culture Commune, le CPIE La Chaîne des Terrils, le Centre de Développement d’Eco-Entreprises (CDEE), le Centre Ressource du Développement Durable (CERDD) et la jardinerie Les Jardins du Louvre. Sous les pas des marcheurs les restes de houille jonchent le sol de manière plus insistante et ils prennent conscience de l’amoncellement de la matière accumulée ici, au fil des années…

et la biodiversité
C’est alors que le long cheminement commence en bordure de 2 terrils jumeaux avec la vision des plantes pionnières qui préparent le terrain pour les suivantes. Parmi ces plantes figurent des espèces alpines, africaines et même australiennes amenées par les graines contenues dans les bois utilisés pour le ballast de la voie pour acheminer le rebut au sommet du terril.

En chemin, un joggeur tout de fluo vêtu, dévale la pente du terril 74 à toute allure avant de s’élancer sur le terril contigu. Les marcheurs prennent conscience de l’effort demandé et adaptent leur cadence à la pente qui s’annonce. Après un dernier effort au milieu des ravines pour atteindre l’altitude de 180m, soit plus haut que le Mont Cassel, ils découvrent le panorama environnant et la vue impressionnante sur le territoire canadien du …..Mémorial de VIMY !

Une violente averse de pluie orageuse s’abat soudain sur nos marcheurs qui s’apprêtent à amorcer la descente, ce qui sonne la fin de la promenade. Trempés jusqu’aux os, mais conquis par la qualité du lieu et de ses aménagements, ils regagnent le point de départ et se promettent de revenir sous des cieux plus cléments.

Petit rappel : l’emploi d’un sac hermétique en randonnée se révèle bien utile pour maintenir au sec ses documents personnels et appareil-photo….

Sincères remerciements à Robert Herman pour ses recherches documentaires qui nous permettent de restituer notre marche et sa vocation culturelle.